CRITIQUE – Un recueil d’histoires féroces et tendres, racontées dans un vigoureux style balkanique.
Après Mon cher mari , recueil de nouvelles corrosives brossant des portraits de femmes emberlificotées dans leurs liens conjugaux, familiaux et sociaux, voici Je ne bouge pas d’ici, un autre volume d’histoires de Rumena Buzarovska, 43 ans, professeur de littérature américaine à l’université de Skopje, capitale de la Macédoine, sa ville natale : une voix d’écrivain qui parle fort, sans ambages, touche terriblement juste et porte loin.
Clin d’œil facétieux, ce recueil, comme le précédent, s’achève par une longue nouvelle centrée sur la journée internationale des droits de la femme : le 8 mars, raconté par Rumena Buzarovska, c’est autre chose que les violons consensuels du féminisme triomphant. Ici, on fait la connaissance de Vesna, 45 ans, au moment où elle reçoit une invitation sur papier glacé à un raout de powerful women à l’ambassade des États-Unis de Skopje. Ses longs doigts manucurés tremblent de fierté en ouvrant l’enveloppe, mais elle prendra l’air dégagé lorsqu’elle en par…
Le Figaro, France, review by Astrid de Larminat, 13.02.2025
